Présentation du projet : Valorisation des ressources génétiques oléagineuses par la mise au point d’huile monovariétale et d’huile de mélange de graines de bonne qualité alimentaire et nutritionnelle

Au Maroc, les besoins annuels en huiles végétales s’élèvent à 450.000 t dont à peine, 20% sont couverts par la production nationale (18% huile d’olive et 2% huile de graines oléagineuses). Les importations massives en huile brute et sous forme de graines oléagineuses pèsent très lourd sur la balance commerciale marocaine. Par conséquent, le Ministère de l’Agriculture appelle à la relance, la promotion et le développement de la filière oléagineuse au Maroc afin de relever le niveau de sécurité alimentaire du pays en huiles végétales.

Cette filière, possédant d’importantes potentialités dans la région Fès-Meknès comme dans d’autres régions, est retenue dans le pilier II du Plan Agricole Régional (PAR) du Plan Maroc Vert. Dans ce cadre, un Contrat Programme (CP) a été co-signé en 2013 par le gouvernement et la fédération interprofessionnelle des cultures oléagineuses. L’objet de ce CP est de de définir un cadre de référence pour la relance et le développement de la filière oléagineuse impliquant l’ensemble des partenaires intervenant dans cette filière.

L’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) est partie prenante dans le processus de la relance et du développement du secteur des oléagineux. Sa stratégie est basée sur la diversification des cultures oléagineuses et de leurs ressources génétiques mises en recherche-expérimentation, le développement de variétés améliorées et la mise au point de techniques culturales appropriées, répondant aux principes de développement durable et de protection de l’environnement. Pour le colza et le tournesol, cultures considérées par le CP, l’INRA dispose de plusieurs variétés productives, en plus de germoplasmes à base génétique large (lignées élites de colza et populations sélectionnées de tournesol d’automne), tous adaptés aux conditions de culture.

L’objectif global de ce projet de recherche est la valorisation de toutes ces ressources génétiques qui, en grande majorité, restent méconnues par l’interprofession de la filière oléagineuse. Ses objectifs spécifiques sont l’évaluation agronomique et technologique et la sélection participative des ressources génétiques, la détermination et la caractérisation de la qualité des graines, des huiles issues de ces graines et des tourteaux, l’étude de l’efficience technico-économique de la filière et le renforcement de capacités d’agriculteurs et de techniciens agricoles et industriels, en plus de la formation diplômante d’étudiants.

Les huiles monovariétales de colza et tournesol et les huiles issues de mélange de graines de différentes cultures oléagineuses, avec l’huile d’olive, seront caractérisées sur la base de plusieurs paramètres physico-chimiques et biochimiques. Une équipe multi institutionnelle (INRA, ENA, FST) et pluridisciplinaire (Agronomie et amélioration génétique des cultures oléagineuses, technologie alimentaire, chimie et biochimie appliquée, économie rurale, Information et communication) ayant une compétence et une expertise dans tous ces domaines, en plus des étudiants de l’ENA et de la FST de Béni-Mellal, se chargeront de la réalisation de ce projet. Selon une approche de sélection participative, en présence des agriculteurs et agricultrices, des industriels et développeurs, ‘les variétés les plus performantes sur le plan agronomique et technologique seront identifiées et multipliées pour être proposées aux compagnies semencières pour commercialisation, mais aussi pour être utilisées par certains agriculteurs dans des plateformes de démonstration dans des milieux réels de production. De même, les huiles monovariétales ou de mélange qui auraient montré une haute qualité alimentaire et nutritionnelle seront proposées aux industriels (triturateurs) pour production industrielle et commercialisation. Tout au long de l’exécution des activités de ce projet, une vingtaine d’agriculteurs et une dizaine de techniciens agricoles et industriels, en plus d’un étudiant doctorant de la FST, deux étudiants PFE de l’ENA et deux étudiants PFE de la FST, seront impliqués et formés. A la fin du projet, les résultats scientifiques et techniques seront transférés et diffusés.